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Objets de valeur

Ce que la prochaine génération de collectionneurs d’œuvres d’art devrait savoir à propos du risque

blue artwork

Des animaux préservés qui font réagir. Des toiles couvertes de gomme à mâcher. Des transactions de plus d’un million de dollars réalisées à partir d’un téléphone cellulaire. Les nouveaux médias, les nouveaux genres et les nouveaux canaux de vente ne sont que quelques-unes des façons dont la nouvelle génération de collectionneurs se distingue des précédentes.

Si les marchés émergents et les nouveaux médias séduisent les jeunes collectionneurs, ils peuvent aussi présenter des risques inattendus. Selon le rapport de 2023 produit par UBS et Art Basel, 65 % des personnes fortunées prévoient acheter des œuvres d’art en 2023. Si vos clients font partie de cette catégorie, le fait de comprendre ce qui les intéresse, pour quelles raisons et comment ils effectuent leurs achats vous permettra de mieux les aider à protéger leur investissement1.

 

De la gomme à mâcher aux fluides corporels

Les collectionneurs de la nouvelle génération ont largement délaissé les œuvres impressionnistes et modernes pour se tourner vers des artistes contemporains, ultra-contemporains et d’après-guerre. Certaines œuvres des XXe et XXIe siècles créées par des artistes explorant de nouveaux supports présentent des défis inédits sur le plan de la gestion.

Pensons par exemple à la série Self de Marc Quinn. En utilisant près de cinq litres de son propre sang, l’artiste produit des portraits congelés de sa tête, créant une nouvelle version tous les cinq ans. Décrites par Quinn comme un « moment figé sous assistance respiratoire », ces œuvres évoquent la fragilité de l’existence et sont exposées dans des boîtes réfrigérées spéciales devant être alimentées en courant en permanence.

D’autres artistes ont utilisé des produits alimentaires, comme des bananes, du chocolat ou de la gomme à mâcher, comme support à leur art. Les œuvres ainsi créées peuvent changer au fil du temps, à mesure que les matériaux se détériorent et s’estompent – une conséquence souvent voulue, mais qui nécessite des mesures particulières sur le plan de l’entretien et de la préservation. Chaque fois qu’un artiste utilise des produits alimentaires dans son art, il y a des risques d’infestation et de détérioration. Il est alors important de contrôler la température et le niveau d’humidité pour réduire la détérioration au minimum.

Bien que la taxidermie et les autres méthodes de conservation des animaux ne soient pas nécessairement des techniques qu’on pourrait croire susceptibles d’intéresser la nouvelle génération de collectionneurs, plusieurs artistes contemporains de renom, comme Damien Hirst et Maurizio Cattelan, y ont eu recours dans des œuvres. Les collectionneurs doivent tenir compte des risques tels que le risque d’infestation si les œuvres sont mal préservées, ou le risque d’incendie lié aux liquides combustibles comme le formaldéhyde, que Hirst utilise souvent dans ses vitrines.

Ces exemples illustrent bien les exigences uniques en matière d’entretien qui s’appliquent à certaines œuvres d’art réalisées avec des matériaux nouveaux. Les contrôles environnementaux habituels, tels que l’éclairage et les conditions climatiques, demeurent essentiels, mais il peut être nécessaire de les adapter à la composition de l’œuvre.

De plus, certaines de ces œuvres peuvent présenter ce que les assureurs appellent un « vice propre » – une qualité d’une œuvre qui contribue à sa détérioration naturelle. Il est important pour les collectionneurs de savoir que le vice propre est une exclusion courante en assurance.

Pour un conseiller, ces défis représentent également une occasion. Compte tenu de la préférence de la nouvelle génération pour les services de consultation, mettre en relation vos clients collectionnant ce type d’œuvres d’art avec des professionnels chevronnés peut vous aider à approfondir vos relations.

Les restaurateurs d’art, par exemple, peuvent repérer des matériaux instables ou des problèmes structurels inhérents à une œuvre en particulier avant qu’un collectionneur en fasse l’acquisition. Ils peuvent également offrir des conseils sur les conditions d’exposition idéales pour protéger et préserver les œuvres les plus délicates. Les manutentionnaires d’œuvres d’art peuvent donner des conseils sur le matériel d’installation qui convient le mieux en fonction de la taille et des caractéristiques d’une œuvre. Une fois l’installation terminée, il est recommandé de faire régulièrement appel à un manutentionnaire pour qu’il vérifie si les fils et les dispositifs d’accrochage se sont affaiblis au fil du temps, ce qui constituerait un risque pour les œuvres. Les conseillers en matière de risques peuvent aider les collectionneurs à cerner et à réduire au minimum les risques associés aux œuvres d’art, du transport à l’exposition en passant par l’entreposage. Ils peuvent également conseiller les collectionneurs quant à leurs besoins en assurance.

 

Quand c’est l’idée qui compte

L’art conceptuel – une autre forme d’art populaire auprès de la nouvelle génération de collectionneurs – se distingue des autres formes d’art par le fait que l’idée derrière ce type d’œuvre est plus importante que l’œuvre elle-même. Lorsque vos clients achètent une œuvre d’art conceptuel, ils reçoivent un certificat d’authenticité accompagné d’instructions détaillées sur la manière de créer l’œuvre.

Après l’achat, l’artiste, le studio ou le nouveau propriétaire fait installer l’œuvre selon le plan et les directives de l’artiste. Comme le concept est la partie la plus importante de ce type d’œuvre, une œuvre conceptuelle peut généralement être « recréée » au besoin. Par exemple, les œuvres de la série de dessins muraux Wall Drawings de l’artiste Sol LeWitt peuvent être installées, démontées et réinstallées à différents endroits, pourvu que les diagrammes et les instructions d’origine soient suivis.

Comme la valeur de ces œuvres d’art réside dans le concept plutôt que dans l’œuvre elle-même, la perte du certificat d’authenticité se traduit par une perte de valeur. Certains artistes (ou leur fondation, si l’artiste est décédé) réémettent des certificats, mais d’autres ne le font pas. Les clients qui achètent des œuvres d’art conceptuel doivent conserver le certificat dans un lieu sûr afin d’en préserver la valeur.

 

La démocratisation de l’art

En plus de s’intéresser à de nouveaux médias, de nombreux collectionneurs d’œuvres d’art de la nouvelle génération se procurent des œuvres par l’intermédiaire de nouveaux canaux. Ils utilisent Instagram et d’autres plateformes de médias sociaux pour avoir accès à des intervenants du monde de l’art et s’informer en observant ce qui se passe « en coulisse ». Une mention « J’aime » de la part d’un conservateur réputé ou d’un spécialiste d’une maison de vente aux enchères peut confirmer la valeur du travail d’un artiste émergent et lui offrir de la visibilité.

Il n’est plus nécessaire de se rendre dans les grands centres artistiques comme New York ou Los Angeles : les collectionneurs peuvent entrer directement en contact avec les galeries et les musées en ligne. Pendant la pandémie, des maisons de vente aux enchères et des galeries ont concentré leurs efforts sur les ventes en ligne, lesquelles ont atteint un niveau record de 12,4 milliards de dollars en 2020, soit le double de l’année précédente2. À l’heure actuelle, Christie’s rapporte que près de la moitié de ses ventes se font en ligne et que 75 % des offres d’enchères sont soumises par voie numérique3. De plus, les salons artistiques disposent désormais de salles d’exposition en ligne qui permettent aux collectionneurs de visualiser des œuvres d’art, d’interagir avec des marchands et de faire des acquisitions sans avoir à se déplacer.

Acheter des œuvres d’art sans les avoir vues physiquement comporte des risques. Si vos clients font des achats en ligne, encouragez-les à demander un rapport sur l’état de conservation ainsi que des renseignements sur la provenance de l’œuvre avant de finaliser la transaction. Il est également important de s’informer au sujet de l’emballage et de l’expédition, le transport étant une importante cause de perte ou de détérioration des œuvres d’art. Le vendeur devrait faire appel à un expéditeur spécialisé dans les objets d’art plutôt qu’à un transporteur général. Les collectionneurs doivent également confirmer à qui il incombera d’assurer l’œuvre d’art après l’achat. Certains vendeurs assurent l’article pendant le transport jusqu’à sa livraison à l’acheteur, tandis que d’autres exigent que l’acheteur fournisse une preuve d’assurance avant de lui remettre l’œuvre d’art.

 

L’art comme investissement

Pour la nouvelle génération de collectionneurs, l’art reste une passion, et c’est cette passion qui guide leurs décisions d’achat. Néanmoins, de nombreux collectionneurs fortunés considèrent de plus en plus l’art comme un investissement.

Selon le rapport produit en 2023 par UBS et Art Basel, la fortune des milliardaires a augmenté de plus de 380 % et les ventes d’articles de plus de 10 millions de dollars dans les ventes aux enchères d’œuvres d’art ont augmenté de près de 700 %. Cela montre bien que la croissance de la richesse a eu des répercussions sur le marché de l’art, les collectionneurs fortunés investissant beaucoup plus dans l’art que dans les années passées4.

Les millénariaux ont fait leur entrée sur le marché du travail à l’époque de la crise financière de 2008, et des études ont démontré les conséquences à long terme de cet événement sur leur approche en matière d’investissement. En effet, les millénariaux sont moins enclins à investir dans des actions que les autres générations5, et lorsqu’ils le font, ils tiennent compte de leurs valeurs personnelles dans leurs choix de placement6. On constate le même phénomène dans le domaine de l’art, où les acheteurs millénariaux évaluent les œuvres d’art en fonction de valeurs sociales et de principes d’investissement7.

Si vos clients se constituent un portefeuille d’œuvres d’art aux fins d’investissement, il est important qu’ils disposent d’un plan en matière d’entretien, de conservation et d’assurance. Certains collectionneurs ayant une approche axée sur l’investissement sont plus susceptibles d’entreposer leurs œuvres d’art que de les exposer chez eux, une tendance qui se reflète dans l’essor du secteur de l’entreposage d’œuvres d’art. D’autres choisissent de prêter des œuvres à des musées afin d’en accroître la notoriété et d’en renforcer la provenance. Les clients dont les œuvres d’art sont fréquemment déplacées s’exposent généralement à de plus grands risques. Ceux qui prêtent des œuvres d’art ou les confient à des consignataires doivent vérifier quelle assurance couvre ces biens et si cette couverture est suffisante. Il est important de s’informer pour savoir si la police de l’emprunteur ou du consignataire offre une couverture « de clou à clou », dans le monde entier, pour la plupart des causes de sinistre. Les collectionneurs devraient également collaborer avec leur courtier d’assurance pour vérifier les mesures de sécurité et de protection en place à ces endroits.

À bien des égards, les collectionneurs d’œuvres d’art de la nouvelle génération ressemblent à ceux des générations précédentes : ils sont motivés par un sens esthétique, passionnés et bien informés. Comprendre ce qui les distingue des collectionneurs plus âgés et en quoi ces différences ont une incidence sur les risques auxquels ils sont exposés vous permettra de leur fournir de l’information pertinente qui les aidera à protéger et à préserver leurs biens pour les années à venir.

 

Sources

1 Rapport de 2023 produit par UBS et Art Basel, page 237 

2
Rapport de 2023 produit par UBS et Art Basel, page 30

3 Observer, High-Profile Auctions, Digital Sales and Millennial Collectors: What to Expect from the Art Market in 2023

4 Rapport de 2023 produit par UBS et Art Basel, page 236

5 Yahoo Finance, 15 Fascinating Millennial Investing Trends

6 Enquête de 2022 sur la richesse moderne menée par Schwab

7 Art Basel, Millennial collectors are coming of age – and women are the biggest spenders

 

Le présent document est fourni à titre indicatif et se veut complémentaire à l’accompagnement de vos conseillers professionnels en assurance pour la mise en place d’un programme de prévention. Elle offre un simple survol et ne saurait remplacer la consultation de votre courtier d’assurance ni des conseils juridiques, professionnels ou de génie.

Le nom commercial Chubb désigne les filiales de Chubb Limited qui fournissent de l’assurance et des services connexes. Pour consulter la liste de ces filiales, visitez notre site Internet à https://chubb.com/ca-fr. L’assurance est fournie par Chubb du Canada Compagnie d’Assurance ou Chubb du Canada Compagnie d’Assurance-Vie (collectivement, « Chubb du Canada »). Les produits ne sont pas nécessairement offerts dans toutes les provinces ou tous les territoires. La présente communication n’est qu’un résumé des produits. La garantie réelle est régie par le libellé du contrat d’assurance émis.

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